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Forest Hills, habitations // @Grace Steinem


mars 2023, matinée.

Il ne sait pas combien de temps il est resté à observer la fameuse habitation. Trop longtemps, probablement. Sûrement bien assez pour qu’on en vienne à se demander ce qu’un membre des peacekeepers foutait là, en plein milieu de la rue. Caldeira n’a eu d’autre choix que de traverser le Passage avec l’uniforme des peacekeepers sur les épaules et il réalise à présent que le calcul a été mauvais, qu’il aurait dû trouver une solution, une excuse pour ne pas porter la tenue noire caractéristique aujourd'hui.  

Face au lieu -aimablement désigné par un habitant de Forest Hills, l’hésitation l’avait figé un moment, comme s’il n’avait pas déjà réfléchi des heures aux bons mots avant, le doute reprenant rapidement possession de tout son être. Peut-être serait-il mieux de faire demi-tour, peut-être que Grace déciderait un jour de venir d’elle-même. Peut-être qu'il ne s'en voudrait pas d'avoir fait marche arrière.

Mais combien de fois encore choisiraient-ils de s’éviter ou de s’ignorer ? Combien de fois encore devraient-ils se croiser sans se voir, sans qu’aucun ne daigne faire le premier pas ? D’abord question de fierté et d’ego mal placé, le besoin de lui parler et de s’assurer qu’elle et Anna aillent bien a de toutes manières fini par prendre le pas.

Seules cinq années se sont écoulées et celles-ci paraissent comme une éternité. Alors il a besoin de savoir, ce besoin un peu égoïste de se rassurer aussi. Et si cette interaction devait être la dernière, il n’y aurait pas de regret.

Une longue inspiration est prise alors que le commandant se rapproche enfin de la porte et se décide enfin à frapper. Et quand enfin la porte s’ouvre, il y a tout de suite cette crainte qui resurgit, la peur de voir ses derniers espoirs s’envoler, mêlé à cette volonté de ne pas flancher, de ne pas perdre la face ; à l'annonce de la fin de recherches, il ne l’a pas suivi et elle n’est pas non plus restée.

Please, don't close the door in my face. S’il tâche de rester fier et assuré, Javier porte malgré lui cet air penaud, la mine soucieuse. Il ne veut pas supplier mais c'est presque tout comme, le simple fait de venir ici signifiant presque qu'il rendait les armes.

Just a few minutes. You won't see me again if that's what you want. Les lèvres pincées, le port redevient altier, les épaules droites comme il ne veut pas céder trop de terrain.
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forest hills :: habitations :: feat. @Javier Caldeira


mars 2023, matinée

Réveiller Mia. Lui faire petit-déjeuner. Batailler pour un peu tout et rien, mais surtout pour le manteaux "qui gratte" et le bonnet "qui pique". Négocier le jouet dans le cartable. Et puis enfin, après une éternité et des dizaines d'aller-retour, affronter le froid et la dernière tombée de neige pour l'emmener à l'école. Le monde qui s'était emballé dès les premiers rayons de soleil s'arrête soudainement, comme la fin brutale d'un orchestre en cavale.

Silence.

Et puis tout reprend. Les conversations de Forest Hills s'élèvent dans les airs, le bruit des chevaux et des travaux perpétuellement en cours se font emporter par le vent glacial. Celui qui lui mord les joues. Grace fait demi-tour après avoir accompli la tâche la plus importante de sa journée. Un soupir s'arrache de ses lèvres et se matérialise brièvement dans le froid : sa journée de congé commençait maintenant, et ne pouvait pas mieux tomber. Une équipe du District 11 devait passer par le QG des Fireflies pour déposer du nouveau matériel, et Grace espérait avoir la main chanceuse pour avancer dans ses recherches et terminer quelques expérimentations jusqu'ici ralenties par la mauvaise qualité du matériel actuel. C'est le pas pressé qu'elle se dirige chez elle et passe la porte, prête à descendre une ou deux tasses de thé avant de préparer ses affaires.

Elle savoure le silence un certain temps, perdue dans ses pensées, le craquement du feu de cheminée en arrière plan. Silencieusement, Grace liste ce qu'elle doit faire avant de partir : emballer un peu de nourriture, remplir sa gourde, vérifier son kit d'urgence... Trois coups contre sa porte la font sursauter, et c'est sans trop réfléchir qu'elle traine des pieds jusqu'à l'entrée, persuadée qu'on vient simplement la chercher pour remplacer un collègue pendant son week-end. Mais quand elle ouvre la porte et fait rentrer le froid, c'est aussi son passé qui s'infiltre chez elle.

Grace se fige, prise de court.

Qu'est-ce qu'il faisait là ?

Please, don't close the door in my face. Il anticipe ce qu'elle meurt d'envie de faire, sa main encore sur la poignée en témoignant. Just a few minutes. You won't see me again if that's what you want.
Y'a son regard qui s'adoucie et qui lui saisit les tripes : cet air penaud qui l'avait fait tomber plus d'une fois. Il disparaît très vite au profit de la stature peacekeeper qui avait refusé de la suivre.

Javier.


Grace claque la porte avec férocité.

Mais le bois ne suffit pas à calmer le coeur qui s'est emballé. Elle le voit toujours derrière, son visage soucieux gravé sous ses paupières. Javier à qui elle n'avait jamais rien demandé. Javier qu'elle avait toujours soutenu. Pour qui elle avait toujours été là. Javier qu'elle avait toujours compris. Javier qui avait refusé de la suivre, alors qu'elle même ne voulait pas partir. Anna était encore dans l'équation à l'époque, pesait plus que tout le reste. Maintenant il y avait Mia. Qui était aussi à moitié Javier.

Sans un regard, elle ouvre la porte.

Five minutes. qu'elle fait, insistante, avant de se diriger vers le salon sans attendre qu'il ne réponde quoique ce soit. Shoes off, and close the door behind you. Elle ne se retourne même pas pour vérifier qu'il suit bien ses instructions.
Elle a peur de le regarder et de se souvenir tout ce qu'elle a laissé là-bas et tout ce qu'elle a perdu en chemin. Elle qui s'était forcée à tout enfouir par manque de temps et nouvelles responsabilités, Mia lui avait servi de lumière au bout du tunnel. Mais force était de constater qu'elle n'en était pas tout à fait sortie : Javier l'y replongeait.

Du coin de l'oeil elle le voit passer l'arche qui mène au salon. What do you want Javier? soupire-t-elle, l'air faussement las.
Si Grace semblait irritée, ça n'était pas tout à fait vrai. Elle était en réalité en proie à la panique, ses ongles enfoncés dans ses avant-bras croisés. Elle n'avait jamais pensé que Javier aurait le courage de demander à lui parler, s'était imaginé un monde dans lequel il avait refait sa vie et ne lui passait plus par l'esprit. Un monde dans lequel ils s'ignoraient et s'en contentaient. Un monde où fuir le passé était une bonne idée.

Are you here to arrest me or something? qu'elle finit par ajouter, en désignant avec dédain son stupide uniforme noir, de stupide peacekeeper.
Elle évite encore son regard, debout appuyée contre la table, trouvant un soudain intérêt pour la neige qui s'était mise à retomber mollement dehors.

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Forest Hills, habitations // @Grace Steinem


mars 2023, matinée.

À peine ouverte, la porte est aussitôt refermée. Bien trop rapidement par rapport à ce qu’il espérait. Ses épaules s’affaissent et un soupir désappointé lui échappe. Javier ne s’attendait pas à un échec aussi rapide que cuisant. Le regard reste posé sur l’endroit où Grace était apparue pour aussitôt disparaître.

Soit.

C’est probablement mérité. Il aurait probablement fait la même chose à sa place. Peut-être. Ou peut-être que l’agréable surprise l’aurait empêché de refermer la porte. Le calcul aurait été fait plus rapidement que d’habitude et la fierté pour une fois laissée de côté.

Et puis comme un miracle, la porte s’ouvre à nouveau.

Les prunelles ne se croisent pas cette fois mais c'est déjà suffisant pour Javier. Tout n’est pas perdu. Il aura au moins l’occasion d’adresser à Grace un peu plus que deux phrases. Et si sa posture se redresse, moins abattue, plus optimiste, l’attitude n’est plus vraiment celle du peacekeeper, redevenant seulement celle d’un homme plein d’espérances.

Five minutes. Le délai est court mais malgré tout accordé et Javier saura s’en contenter, pour l’instant. Shoes off, and close the door behind you. Une inspiration prise, Javier sait qu’il marche sur des œufs, que le moindre faux pas lui serait fatal. Alors il prend sur lui, obéit docilement comme le bon soldat qu’il s’efforce d’être. Yeah, right, of course. Les mots murmurés, Javier de nouveau penaud face à Grace. Sans rechigner, les chaussures sont retirées et soigneusement déposées dans l’entrée. La veste est gardée, seuls ses gants sont enlevés et fourrés dans ses poches. Elle ne le laissera pas s'attarder de toutes manières et le froid serait vite retrouvé.

Il y a une certaine curiosité qui l’habite en découvrant les lieux, comme une manière de redécouvrir Grace et de s’assurer qu’elle disposait de tout le confort nécessaire, s’assurer que tout allait bien. Si bien qu'il papillonne presque surpris quand la voix de la brune s'élève à nouveau.

What do you want Javier? Are you here to arrest me or something? La question surprend, cause une hésitation que Javier ne se donne même pas la peine de cacher.

Sérieusement ? Les hostilités ont rapidement été lancées, ne laissant que peu de temps pour réfléchir. Peu de temps pour décider s'il veut se battre ou céder.

L’air faussement sérieux, le commandant en chaussettes hoche la tête à plusieurs reprises, exagérant à peine. Yeah, of course. Grace Steinem, you’re under arrest. Please follow me. You have the right to remain silent and everything, blah blah blah. Les yeux levés au ciel, un moulinet de la main effectué pour souligner l’absurdité de la remarque.

Irréductible, Grace ne semble pas disposée à lui laisser la moindre chance, le moindre répit. Javier ne parvient même pas à lui en vouloir alors qu’un brin de nostalgie lui arrache un sourire en coin.

Come on. You really think so little of me? Even if I were ordered to, I won’t do it. Les bras croisés, Javier prend rapidement appui contre le mur le plus proche, cherchant à se mettre aussi à l’aise que possible, cherchant surtout à avoir l’air détendu, à ne pas trop reflété cette image de peacekeeper que Grace abhorre.

Don’t treat me like a stranger. I kinda miss you, you know? And, well, I just wanted to make sure you’re alright. Le menton relevé, la mine insolente, c'est un sourire sincère qui finit par prendre place sur ses lippes, comme pour prouver son honnêteté et sa volonté de bien faire, sa volonté de pas plonger tête la première dans un conflit avec Grace. So. How you doin'?

Javier lutte pour paraître plus détendu, lutte pour abandonner sa position au district, ne plus être le commandant Caldeira mais seulement Javier, prouver qu'il en a encore quelque chose à faire. Peut-être qu'un jour, il parviendrait même à reconnaître qu'il aurait voulu retenir Grace, qu'il aurait préféré partir avec elle. Les choses seraient sûrement plus simples aujourd'hui. Pas de responsabilités, pas de fireflies, juste eux.

Dommage qu'il ne puisse se permettre d'ignorer certains détails, dommage qu'ils aient tous les choisis des voix trop différentes.
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forest hills :: habitations :: feat. @Javier Caldeira


mars 2023, matinée

Le regard de Grace s'attarde sur tout sauf Javier. Elle n'a pas envie de le voir. Le voir c'est se souvenir. Se souvenir c'est souffrir. Javier est un fantôme dont il est trop dur d'accepter l'existence : un rappel ambulant d'à quel point tout a changé. Le coeur lourd et serré, ses pensées s'emmêlent et se tordent. Elle en a presque la nausée tant son estomac s'est noué. Son corps l'oblige à bruyamment inspirer. Elle manque d'air.

Yeah, of course. Grace Steinem, you’re under arrest. Ses mâchoires se serrent. Même après tout ce temps elle sait encore reconnaître dans son ton l'insolence de son faux-sérieux. Il se paie sa tête, et elle n'arrive pas à rire. Please follow me. You have the right to remain silent and everything, blah blah blah.
Elle aurait pu, autrefois. L'aurait surement fait, se serait laissée prendre au jeu pour l'inviter à se rapprocher. Mais ces cinq dernières années avaient des airs d'éternité. Était-elle seulement la même personne ? Elle n'était plus la soeur de personne, était devenue la mère de quelqu'un. Elle soupire, nerveuse et impatiente.

Come on. You really think so little of me? Even if I were ordered to, I won’t do it. cette fois un rire lui échappe dans un souffle, jaune et moqueur, l'air de dire yeah, right parce qu'elle n'y croit plus.
Il n'avait pas quitté le district pour continuer sa carrière de peacekeeper, à la solde de la FEDRA. Celle-là même qui exécutait aujourd'hui des fireflies. Celle dont il est aujourd'hui commandant. S'il avait fait passer le district avant elle autrefois, (avant eux) elle ne doutait pas qu'il puisse le refaire. Elle l'avait vécu une fois, alors pourquoi pas deux.

Don’t treat me like a stranger. I kinda miss you, you know? And, well, I just wanted to make sure you’re alright. So. How you doin'?
Cette fois c'est trop. Il va trop loin. Grace daigne enfin le regarder, ses yeux ambrés noirs de colère, embrumés par la tornade d'émotions contraires qui la traverse en dedans, luisants d'un trop plein qu'elle ne parvient pas à contenir. Don't treat me like a stranger? I miss you? Il n'avait pas le droit de revenir dans sa vie comme s'il n'avait pas commis l'irréparable. Et si elle n'avait jamais considéré Javier comme coupable d'autre chose que de leur rupture, elle avait longuement observé les craquelures du plafond de sa chambre en imaginant des scénarios dans lesquelles sa soeur survivait. Plusieurs d'entre eux le concernaient. Rien que des fabulations. Bien sûr. Mais elle continuait de se sentir responsable, et de chercher d'autres à pointer du doigt pour partager le poids de la culpabilité.

We are strangers, Javier. fait-elle, ne mentant qu'à moitié. I'm a completely different person today than I was five years ago. Ses mots piquent, sont choisis pour le blesser. Pour l'éloigner. Don't fool yourself thinking you can come to my house and ask me "how I'm doing" as if nothing happened.
Comme s'il n'avait pas fait le choix il y a des années de la laisser partir et de mettre un terme à leur relation, aussi bancale était-elle. Grace le regarde un instant, silencieuse, toute une avalanche de mots prête à lui dévaler d'entre les lèvres. Elle en meurt d'envie, mais pour une raison qui lui échappe elle s'abstient. Son regard quitte celui de Javier pour se poser sur les jouets de Mia qui traînent devant la cheminée.

Is this all you had to say? "I miss you" ? qu'elle demande, le ton un brin plus posé. Pas nécessairement ouverte à la conversation, mais présente pour l'écouter s'il avait quelque chose d'intéressant à dire, ou d'honnête.
Parce qu'elle ne le croit pas tout à fait. Pas quand il avait eu plus d'une occasion pour lui rendre visite, ou lui faire passer un mot. S'il venait trois mois plus tard, Grace était certaine que c'était pour autre chose. Quelque chose de plus pratique, comme par hasard l'interroger sur la renaissance des fireflies au district. Pensait-il qu'elle en faisait partie ? Avant de se perdre dans un torrent d'et si, Grace se détourne de la table pour ramasser les jouets de sa fille, de petites figurines en bois taillées par des artisans de Forest Hills, peintes par Gabriel. Elle les dépose dans un panier tressé près d'une étagère pleine de livres.

Listen, I'm glad you're alive if that's what you wanted to hear. le sarcasme dans sa voix camoufle un brin sa sincérité : un deuil en moins à porter. But if you came to reminisce about the past, I'm not interested. et comme pour illustrer ses propos, elle ramasse sa tasse de thé et celle de Gabriel laissée plus tôt sur la table, avant de se diriger dans la cuisine.
Là, elle les dépose dans l'évier avant de faire couler l'eau. Pendant un court instant elle envisage de passer sa tête sous le jet d'eau, le coeur prêt à lui bondir hors de la poitrine. Mais elle s'en empêche en entendant Javier entrer dans la pièce.

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Forest Hills, habitations // @Grace Steinem


mars 2023, matinée.

A nouveau leurs prunelles se croisent et c’est la désillusion qui frappe Javier. Ce regard empli de colère réveille en lui peine et frustration, ses espoirs écrasés par ce qu’il décèle. Javier lui en avait voulu, avant, mais il ne croyait pas que Grace lui en voudrait encore après tout ce temps.

We are strangers, Javier. I’m a completely different person today than I was four years ago. Il lui faut prendre sur lui pour masquer à quel point les mots blessent. C’est sûrement ce qu’elle cherche et c’est à présent au tour de Javier de détourner le regard, le sol moins difficile à affronter que Grace elle-même. Don’t fool yourself thinking you can come to my house and ask me "how I’m doing" as if nothing happened. Chaque mot comme un poignard planté dans son cœur, il peine encore à conserver ego et dignité. Il n’y avait plus que Grace pour faire ainsi disparaître l’image du commandant fier et assuré.

Les jouets attirent l’œil mais Javier s’abstient de poser la moindre question, le sujet trop personnel compte tenu de sa position actuelle. Il se retient aussi d’aller aider, regrettant de ne pas avoir quelque chose pour s’occuper les mains alors qu’il triture mollement sa manche. Il aurait voulu s’excuser pour arranger les choses, mais il ne sait pas exactement de quoi. De porter l’uniforme des peacekeepers ? De ne pas l’avoir retenue ? De ne pas l’avoir suivie ? De ne pas être revenu plus tôt ? D’avoir seulement fini par oser revenir ?

Is this all you had to say? "I miss you"? Certainement pas. Mais la crainte de prononcer les mauvaises paroles est à chaque seconde un peu plus prenante. I wasn’t sure I’d actually go this far… Les mots honteux, l’aveu fait dans un excès d’honnêteté alors qu’il reste pantois.

L’atmosphère lui paraît lourde et il regrette à présent de ne pas avoir retiré sa veste. A quel moment était-il tombé si bas ? La fierté envolée, Javier a laissé ses grands airs sur le pas de la porte, début d’une pénitence qui ne mènera sûrement nulle part au vu de l’état de leur relation.

Listen, I’m glad you’re alive if that’s what you wanted to hear. But if you came to reminisce about the past, I’m not interested. L’intérieur de la joue un peu trop violemment mordue, il n’avouera pas cette fois, que lui ne pense plus qu’à ça. Qu’à présent c’est la peur de la voir, elle, sur le peloton d’exécution, qui le tiraille.

Il serait trop difficile d’avouer que le passé lui revient à chaque nouvelle arrestation annoncée, à chaque opération montée pour tenter de débusquer les Fireflies. Parce que si Sofia Wu lui a autrefois proposé de rejoindre à nouveau le mouvement, il peine à croire que Grace ait aussi choisi de refuser. Que se passerait-il si, un jour, Javier et Grace se retrouvaient face à face ? Il sait d’avance qu’il n’aurait pas la force de l’affronter.

La voir se détourner et quitter la pièce est un nouveau coup porté par la brune. Déjà là, il n'a pas la force de l'affronter.

Javier prend une longue inspiration. Il ne veut pas avouer être blessé, une fois de plus. Il ne choisit pas non plus de se murer dans le silence et de la laisser partir. L’erreur commise une fois de trop ne doit pas être répétée à moins que Grace ne lui laisse aucun le choix. Alors Javier la rejoint dans la cuisine et, soucieux de pas bloquer l’unique porte de sortie, vient trouver appui contre le meuble le plus proche.

I’m just not fond of ignoring you, despite what you may think. Le sarcasme est léger, il n’a pas le luxe de se permettre plus, prenant chaque minute un peu plus conscience qu’il est bien l’étranger ici. That’s not as bad as it looks, you know? L’uniforme est désigné d’un coup de menton, comme s’il s’agissait là du seul et unique problème.

Anna’s here too then? Already at work, I guess? Le sourire est léger, reflète un brin de nostalgie alors qu’il pointe les deux tasses. Il lui est difficile d’imaginer les jumelles très loin l’une de l’autre ; c’est aussi pour elle que Grace était partie après tout. Alors Javier tâche d’entraîner la discussion sur un sujet qui lui paraît moins sensible que leur passé commun, quelque chose de sûrement plus léger qui ne lui attirerait pas les foudres de la brune.

Si seulement il avait su.

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mars 2023, matinée

Elle ne se retourne pas, mais tout ce qu'elle entend ce sont ses pas. Elle le devine s'être arrêté contre un meuble derrière elle : ça la surprend un peu qu'il soit resté. Grace ne sait pas trop quoi en penser, si ça l'agace, la frustre, ou autre chose. Du bout des doigts elle touche le jet d'eau, attend qu'il soit assez chaud pour laver les deux tasses. Là étant sa seule excuse pour ne pas avoir à poliment se retourner. Alors elle fait mine d'être occupée, attend que Javier trouve enfin quelque chose d'intelligent à dire : au fond, elle espère des excuses. Elle s'y attendait, même, comme une évidence. Et c'est peut-être aussi un peu pour ça qu'elle ne mord pas à ses miss you et wanted to make sure you’re alright.

I’m just not fond of ignoring you, despite what you may think. Elle ne savait pas vraiment quoi penser, à vrai dire. Right. Sarcasme en guise de mécanisme de défense.
C'était plus simple que de s'avouer qu'elle aurait aimé y croire. Qu'une part d'elle avait espéré des retrouvailles autres. Qu'il lui était arrivé d'y penser. Mais chaque fois elle n'arrivait pas à oublier l'immense déception qu'avait été leurs adieux. Amers et froids.

That’s not as bad as it looks, you know? Elle ne l'écoute déjà plus, absorbée par les tasses et ses propres pensées. Anna’s here too then? Already at work, I guess? Elle fait tomber un des mugs dans l'évier.
Il ne se casse pas, et l'espace d'un instant le temps se fige : il n'y a plus que le bruit de l'eau qui coule pour briser le silence qui vient de s'abattre. Ses épaules se crispent, comme sa mâchoire. Bien sûr qu'il finirait par la mentionner. Bien sûr que lorsqu'on la voyait, on pensait aussi à sa soeur. Mais pas à Forest Hills. Il n'y avait que là qu'elle n'avait jamais existé autrement qu'en souvenirs. Que là qu'elle n'était que Grace, et pas l'unique survivante d'un duo qui s'était fait une place au District 11.

Anna. À la fois son double et sa moitié. L'unique certitude, la seule invariable. Jamais sans elle et puis tout à coup toujours. Elle avait perdu son reflet, son ombre. Il avait fallu réapprendre ce qu'elles avaient toujours fait à deux, seule. Elle qui n'avait jamais osé imaginer un monde sans sa jumelle, y avait été brutalement jetée.

Et puis enfin le monde reprend une fois le choc passé. Grace attrape la tasse qui lui avait échappé et continue l'air de rien, les mains qui tremblent. Elle inspire longuement, se dénoue les épaules dans l'espoir d'y déloger le deuil qui s'y est agrippé. Elle déglutie, cherche autant ses mots qu'assez de force pour ne pas paraître trop troublée.

She never made it to Forest Hills. fait-elle alors, le ton neutre, la voix basse.
She's gone.

She's dead.

She's never coming back.

Elle est loin celle qui avait accueilli Javier toutes griffes dehors. Il n'en reste que la silhouette, que les contours, le reste emporté par la mémoire de sa soeur. Par ce deuil jamais fait, qu'elle entretient presque comme si elle redoutait le jour où entendre son nom ne serait plus accompagné par l'impression de la perdre à nouveau. Comme si elle redoutait de s'y faire. De s'habituer à son absence. De finir par l'oublier.

We were attacked. qu'elle ajoute avant qu'il ne puisse lui demander pourquoi, comment, quand. Des questions auxquelles elle ne voulait plus répondre.
Des détails qui la hantaient chaque nuit et chaque matin. Elle se souvenait de la grange dans laquelle elles avaient cru bon prendre refuge, du crépitement du feu. Du regard pétrifié de sa soeur, qui s'était attardé derrière elle. Du sang sur la neige, des cris de sa soeur, et puis des siens. Et surtout, surtout, le silence qui s'en était suivi. Terriblement lourd. Terriblement bruyant.

Le dernier mug est lavé, déposé maladroitement sur le côté. Mais elle ne s'arrête pas, a besoin de continuer à s'occuper d'une manière ou d'une autre : alors elle lave l'évier, frotte le métal avec sans doute un peu trop de force.

And please, don't say you're sorry or give me your condolences. Elle l'avait déjà trop entendu. À chaque fois qu'elle croisait la route d'une ancienne connaissance du district. I don't want to hear it.
Y'a une tâche dans l'évier qu'elle essaie de faire partir violemment, avant de se rendre compte qu'il s'agit d'un défaut et pas d'une saleté. Elle jette l'éponge, frustrée, bouleversée, en colère contre le monde entier. Fatiguée de devoir encore et encore annoncer la mort de la personne qu'elle n'avait pas su sauver.

I really don't. fait-elle finalement dans un soupir, alors qu'elle se retourne pour s'adosser à l'évier et faire face à Javier, trop près.

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mars 2023, matinée.

Un sursaut est contenu au bruit sourd qui résonne dans la pièce. Immédiatement, Javier comprend qu’il a posé la question de trop, celle qui ne fallait pas. Il lutte pour ne pas la rejoindre et l’aider à faire cesser ces tremblements.

Bien entendu qu’il ne pouvait pas deviner.

Bien entendu qu’il fallait qu’il commette la pire des maladresses.

She never made it to Forest Hills. La nouvelle choque, inattendue ; Anna comme Grace faisaient parties de ces personnes intouchables, véritables forces de la nature à qui rien ne pouvait arriver. Il ouvre la bouche mais reste sans voix. Parce qu’il n’y a aucune parole pour réparer ça. Aucun mot pour exprimer sa peine et sa compassion comme il le faudrait. Grace ne l’accepterait pas de toutes manières. We were attacked. Il crève d’envie de venir la consoler, de la prendre dans ses bras et de murmurer des mots rassurants. Javier l’aurait fait, il y a quatre ans.

Il l’aurait fait parce qu’elle ne l’aurait pas repoussé. Alors il s’est seulement redressé et détaché de ce meuble, les bras le long du corps, les ongles qui s'enfoncent dans ses paumes comme il combat encore de vieux réflexes.

And please, don’t say you’re sorry or give me your condolences. I don’t want to hear it. Alors que lui se perd encore dans les excuses qu’il devrait lui présenter. Celles que Grace lui doit toutes oubliées en l’espace d’un instant. Il se tait pour l’instant, se retient de parler comme il cherche encore et toujours les bons mots. I really don’t.

You should have stayed.
I should have come with you.

Javier n’a pourtant aucune morale à donner ; trop mal placé pour ça, la situation loin d’être adaptée. Il refuse de la blesser plus qu’elle ne l’est déjà, ne se le pardonnerait pas.

It won't change anything but I wish I had been there for you. For you. For her. For them. Il ne sait pas vraiment, sûrement un peu tout ça. For what my apologies are worth, I’m sorry for everything, Grace. Sorry for abandoning you. Sorry for what happened. Sorry for what I’ve become.

Un soupir désabusé lui échappe et il pince les lèvres, une main passée sur le visage pour essayer de regagner un peu de contenance ; Javier sait qu’elle abhorre cet air désolé, que c'est la dernière chose qu'elle a envie de voir alors que lui ne peut s’empêcher de le porter.

If there is anything I can do… well, you know where to find me. Il n’a pas été là quand il fallait et Javier n’est pas sûr que Grace le laisse être à nouveau là pour elle, mais il s’en voudrait de ne pas avoir au moins proposé. I… I guess you want me to leave.

Il n’en a aucune envie mais il ne se battrait pas contre la volonté de la brune, ne serait-ce que par respect pour celle qu’il avait un jour aimé -aimait toujours ?- et surtout pas maintenant, pas après ce qu’il venait d’apprendre, quatre ans trop tard.

Aurait-il pu prévenir cet incident s’il était parti lui aussi ? Aurait-il pu les protéger ? Ou aurait-il dû regarder, impuissant, Grace perdre sa sœur ?

Un pas en arrière, prêt à quitter la pièce aussitôt l'ordre donné, même s'il sait déjà qu'il ne veut pas partir, pas comme ça. Il ne peut pas la laisser seule une fois de plus.
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mars 2023, matinée

Grace ne parvient pas à maintenir le regard de Javier parce qu'elle y voit la peine qu'elle lui cause. Elle ou le décès d'Anna, elle n'est pas tout à fait sûre. Tout se mélange, mais une chose reste certaine : elle le connaît encore assez bien pour lire ses traits, la manière avec laquelle ses épaules étaient tombées. Alors elle détourne son regard, vient poser ses yeux un peu plus loin et fait mine d'observer un bouquet de fleurs maladroitement cueillies par Mia qui commençait à faner.

It won't change anything but I wish I had been there for you. Grace hoche la tête, les lèvres pincées, d'un air de dire qu'elle aussi y avait pensé.
Mais que c'était trop tard pour imaginer un scénario dans lequel la deuxième tasse appartenait à sa soeur. Elle les avait tous listés, soigneusement détaillés : ça n'avait rien changé à l'absence qu'avait laissé Anna. Ça n'avait fait que creuser le trou de culpabilité au bord duquel Grace errait, s'était retrouvée coincée. Elle inspire, les poumons compressés par l'effort qu'elle doit faire pour ne pas pleurer. Elle n'a pas envie d'avoir l'air complètement perdue sans lui, essaie de se donner encore un peu de contenance : ces quatre dernières années, elle s'était reconstruite à la force de ses bras à elle, et des mains tendues des autres. Lui, n'avait jamais été qu'une ombre au coin de l'oeil qui lui faisait tourner le regard à chaque nouvel arrivant, non sans l'emplir de rage lorsqu'elle se souvenait.

For what my apologies are worth, I’m sorry for everything, Grace. L'intérieur de sa lèvre est mordu, avant qu'elle ne soupire, las, les yeux fermés. Don't. Mais il ne l'écoute pas (quand l'a-t-il réellement fait ?) Sorry for abandoning you. Sorry for what happened. Ses sourcils se froncent, sa tête se penche. Elle n'a pas envie de recevoir d'excuses. Elle n'en a plus envie. Javier... qu'elle supplie presque, la voix basse, mal assurée. Sorry for what I’ve become.
Et puis une pause, comme un sursaut, dans lequel son coeur tambourine entre ses tempes. Elle se pince les lèvres de peur de les voir trembler, retient sa gorge de libérer un sanglot dans un raclement à peine audible. Derrière elle, le meuble en bois encaisse ses ongles qui s'y enfoncent, grattent le vernis écaillé par endroit.

Lorsqu'elle avait peint de ses pensées leurs retrouvailles, elle s'était donné la force de mordre et de griffer. La confiance de ceux qui savent n'avoir rien à perdre et tout à gagner. De ceux dans le droit d'être en colère et rancuniers. Mais la voilà qui se retrouvait prise au piège de la réalité : celle dans laquelle il avait toujours été le premier à la voir vaciller, avant qu'elle n'accepte se montrer vulnérable en face des autres. Elle avait été si furieuse qu'elle avait oublié que Javier n'était pas que celui qui était resté, mais qu'il était aussi celui qui avait été présent plus de fois qu'il ne l'avait abandonnée.

If there is anything I can do… well, you know where to find me. Grace secoue la tête, refuse catégoriquement la moindre perche tendue. Le moindre espoir de réconciliation.
Elle n'est pas prête, n'est même pas certaine d'en avoir envie. Surtout si chaque entrevue devait se terminer ainsi, si chaque fois qu'elle le voyait elle était condamnée à voir Anna, tous ceux qu'elle avait laissé au district. Et Mia. Sa Mia. Qu'elle était encore moins prête à partager. Pas quand il lui restait si peu.

I… I guess you want me to leave.
Le plus petit des Yes. lui file dans un souffle.
Sans un regard.


inspo tenue - plan maison - cicatrice


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