Invité
Le temps est clair ce soir, suffisamment pour qu’ils aient la possibilité d’avoir un beau coucher de soleil. Ce n’est cependant pas vraiment ce qui occupe l’esprit de Minjun, alors qu’il prend pied sur le toit d’un des bâtiments d’une rue adjacente du centre des Peacekeepers. La journée a été longue, commencée aux aurores et passée dehors sous la pluie battante. Le fait que le ciel ne se soit dégagé que tardivement est une nouvelle cause de l’irritabilité du jeune homme. Son uniforme est toujours un peu humide mais il refuse de l’enlever avant d’être rentré chez lui. Nombre de ses collègues se changent quand ils finissent leur service, pour marcher dans les rues dans un anonymat relatif. Lui n’en fait rien. Le Firefly qui l’empêchera de vivre n’est pas encore né. Il est vrai que des concessions sont faites, comme celle d’observer le couvre-feu ou encore de respecter sa promesse à Javier de ne pas s’adonner à leur nouvelle activité commune sans lui. Celle-ci se rappelle d’ailleurs à lui alors qu’il vient se percher sur un muret. Sa main trouve ses côtes, qui ont été un peu malmenées dernièrement. Mais il y a un léger sourire qui passe sur ses lèvres. Ce n’est pas grand-chose. La satisfaction qu’il a ressentie en envoyant son adversaire au tapis a duré quelques temps. Et il a vraiment hâte de la prochaine fois. Il en a besoin. Même la poterie ne parvient plus à l’apaiser. Et il sait pourquoi. Et il y travaille. C’est un territoire assez dangereux sur lequel s’aventurer. Et en même temps, il n’a pas prévu d’éviter le sujet ce soir.
Parce qu’il attend Jannah. Il n’y a pas beaucoup de personnes au monde à pouvoir passer ses barrières. Ce sont les membres de sa famille, et elle l’est, par bien des aspects. Plus que sa propre sœur, dont ils n’ont évidemment pas de nouvelles ni retrouvé la trace, malgré l’ouverture de certaines barrières. Une problématique qui ne pourra encore une fois pas être poussée sur le côté. Une part de lui a contemplé l’idée d’annuler cette entrevue ce soir. Mais d’une part, ce serait avouer qu’il est des choses qui l’affectent réellement, et qu’il veut éviter – et ce n’est clairement pas son fort. D’autre part, cela fait maintenant quelques temps qu’ils n’ont pas pu se retrouver de la sorte. Il a maintenant plus de temps libre, constatation amère qui le fait sourire de travers, comme s’il avait avalé un citron entier. Ses doigts viennent récupérer le paquet de cigarette glissé dans les pans de sa veste pour en tirer deux. Une trouve ses lèvres et l’autre est tendue sur le côté, car son oreille plus qu’entraînée l’a entendue arriver.Voyez qui va là, l’accueille-t-il de sa voix un peu traînante. La vue est délaissée pour se tourner vers elle et sauter à bas du muret. Le blanc de son uniforme étincelle aux rayons rasants du soleil alors qu’il fait un pas pour refermer ses bras autour d’elle.Ca fait plaisir de te voir. Il finit par reculer après une ou deux secondes, se raclant la gorge pour lui tendre la cigarette qu’il lui a sortie. Le briquet entre en action et allume les deux avant qu’il ne le range et ne retrouve son perchoir.J’ai l’impression que depuis que tu as pris en grade, tu es plus difficile à trouver… Heureusement que je te connais assez pour savoir que tu n’as pas pris la grosse tête ! La taquinerie est bon enfant, délivrée avec une voix plus amicale que son venin habituel.
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