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one way or another { minari

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i'm gonna get you
april 2033, lunchtime
@Hikari Campbell




Les jours ont passé depuis cette scène surréaliste dans leur havre de paix. « Les jours ». Certains jugeront que trois jours n’ont rien d’alarmant et que l’humeur de plus en plus exécrable de Minjun n’est en aucun cas justifiable par la durée du silence qu’Hikari et lui entretiennent. Et pourtant, au vu de leur relation, c’est un énorme trou dans leur communication. Certes, leurs emplois du temps ne leur permettent pas de se voir tous les jours, ou en tous cas de se poser pour discuter ou s’adonner à d’autres activités ne nécessitant pas l’usage de la parole. Mais ils se croisent, au Peacekeeper Centre, y travaillant tous les deux. Ils se tapent dans le poing le matin, se saluent de loin, s’envoient une ou deux remarques quand ils se voient dans un couloir. Cette fois, rien. La fierté a été écorchée, et c’est pour cela qu’il ne fera pas le premier pas. Le soldat aime avoir raison et le dernier mot, et pourtant, sa prophétie ne semble pas se réaliser. Son ami semble encore plus entêté que lui, pour une fois. Et cela lui déplaît profondément. Car le vendredi approche sans qu’il ne vienne le voir, sans qu’il ne lui indique avoir changé d’avis. Et il est de plus en plus intenable. Il avait décidé de jouer à la loyale. Mais pourquoi le ferait-il, quand l’autre homme semble avoir décidé de bafouer toutes les règles ? Ignore-t-il qu’il est bien plus fort à ce petit manège ? Il va le lui rappeler rapidement. Le plan est échafaudé en moins de temps qu’il ne faut pour dire « machiavélique ».

Et il commence par séduire une des nouvelles recrues de façon ostensible et publique, le jour en question, quittant le centre en lui donnant une tape sur le postérieur, au vu et au su de tous. Et de reparaître le lendemain matin, avec l’air beaucoup plus détendu que pendant tout le reste de la semaine. En arborant une constellation de marques violacées sur le côté droit de la gorge. Aucun effort n’est évidemment fait pour les dissimuler, bien au contraire. Et les remarques ne manquent pas de fuser, remarques auxquelles il répond, étant bien loin d’être timide sur le sujet. Quelques détails sont donnés, suffisamment pour alimenter des rumeurs, qui, il n’en doute absolument pas, reviendront aux bonnes oreilles. Il suffit de connaître l’échiquier pour être le maître du jeu. Et cela fait des années qu’il excelle en la matière. La provocation ne sera pas directe. Parce que ce ne sera pas lui qui craquera. Ce sera l’autre.

La matinée se passe sans heurts, du confort de la salle de contrôle qui est officiellement son territoire. Il est finalement l’heure de déjeuner, et il sait qu’il va finalement ouvrir le score. L’emploi du temps d’Hikari n’a, depuis le temps, plus le moindre secret pour lui. Et il arrive en avance, en même temps que deux de ses « proches » qui se sont déjà posés sur un banc, l’interpelant immédiatement : Nice tattoo! I heard the new kid is talented, didn’t picture him for an artist. Les rires sont gras et Minjun se passe la langue sur les dents, juste sous les lèvres. L’endroit n’est pas excessivement bondé et Michael a la voix qui porte particulièrement bien. People can surprise you. You just have to let them. Worth going for seconds? Who knows, est déclaré d’un air mystérieux, repérant sans mal la silhouette qui l’intéresse du coin de l’œil, I have some free time these days. On lui tape dans le dos et il se dirige vers le self-service, où il va récupérer son plateau et ses rations pour le repas. S’il y arrive juste avant quelqu’un d’autre, ce n’est pas une coïncidence. Et il ne lui adresse même pas un regard, semblant s’intéresser à ce qu’on leur sert, trois personnes devant lui. Le fait qu’il penche la tête, exposant son cou est évidemment calculé. Tout comme le fait qu’il porte, avec son uniforme, un bonnet bordeaux, duquel dépassent des mèches visiblement non coiffées de ses cheveux, passés au blond la veille. Un changement lui a coûté quelques tickets. Plus que bien dépensés, si vous voulez son avis. Si, comme il le pense, tout ceci a l’effet escompté. Mais il ne se trompe pas. Jamais.

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april 2033, lunchtime
@Jeon Minjun




Hikari était quelqu’un de calme. De posé. Rationnel. Il y avait une raison pour laquelle on le sollicitait souvent pour régler les conflits et faire désescalader les situations. Il savait ne pas se laisser porter par ses émotions, et avait un bon feeling naturel avec tout le monde. Hikari était fier de ce côté de sa personnalité, notamment car cela lui permettait d’être d’autant plus performant dans son travail, ce qui était clairement l’un des éléments les plus importants de sa vie. C’était probablement la raison pour laquelle son incapacité à compartimenter ce qui se passait avec Minjun l’agaçait autant. Et cela ne faisait que rajouter à son agacement sur toute cette situation. Un cercle vicieux dont il avait du mal à s’extirper. Il le voulait, pourtant, car ce n’était pas sa façon de fonctionner. C’était plus facile à dire qu’à faire. Par fierté, Hikari n’avait pas changé d’avis, n’avait pas cherché à s’excuser ou à signifier à Minjun qu’il rendait les armes. Lui, il aimerait que ce soit Minjun qui le fasse. Ce qui, le connaissant, était particulièrement mal parti.

En conséquences, lorsqu’il s’était rendu à son rendez-vous avec Lynn, celui ne s’était pas aussi bien passé que prévu. Ce n’était pas mauvais, en soi, et elle était repartie avec le sourire, serrant sa main et déposant un baiser au coin de ses lèvres, lui faisant promettre de trouver une nouvelle date rapidement. C’était Hikari qui l’avait mal vécu. Il n’était pas parvenu à pleinement apprécier l’instant, distrait et tiraillé. Le comportement ostentatoire de Minjun ne faisait que rajouter de l’huile sur le feu. Hikari savait parfaitement qu’il l’avait fait exprès, que son seul but était de l’irriter, de lui faire regretter son choix. Hikari détestait que cela fonctionnait, aussi basique et stupide que cela puisse être. Il n’avait jamais été jaloux. Pourtant ce soir-là, le sentiment dans sa poitrine y ressemblait grandement.

Autant dire qu’il était loin de s’être calmé, le lendemain. La colère grouillait sous sa peau, alors même qu’il faisait de son mieux pour la réfréner. Ce n’était pas lui. Ce n’était pas comme ça qu’il fonctionnait, et il était hors de question qu’il tombe dans les filets des petits jeux de Minjun. Il était meilleur que ça. Évidemment, il aurait dû se douter que ce petit jeu-là ne s’arrêterait pas à la veille au soir. Bêtement, Hikari s’empêtre les pieds dans le filet.

Il entend la rumeur dans la matinée, et redoute presque d’atteindre le réfectoire à midi. Il a déjà compris que le jeu ne va pas s’arrêter-là. Il fait de son mieux pour ignorer les voix qui portent, ce qu’elles disent, ne leur accorde même pas un regard. Il va récupérer ses rations et son plateau, et manger à l’autre bout de la salle. Voilà. Il a juste à les ignorer. Ah, si cela était aussi simple. Il doit retenir un grognement exaspéré quand Minjun se glisse juste devant lui dans la queue, et il aimerait vraiment, vraiment être capable d’ignorer la galaxie violette qu’il affiche sous ses yeux. Jalousie, douleur, colère. Il se concentre sur la dernière, car il peut l’admettre. Il peut la gérer. Il croit. Il n’est plus sûr de rien, ces derniers temps. Cover yourself. Sa voix siffle entre eux, suffisamment basse pour ne pas attirer l’attention des autres. You're degrading the uniform.

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april 2033, lunchtime
@Hikari Campbell




Il pourrait presque commencer un décompte mental. Il est évident qu’il obtiendra une réaction. Ils se connaissent depuis des années et s’il semblerait qu’ils ne soient, au final, pas sur la même longueur d’ondes, cela ne l’empêche pas d’avoir pratiqué Hikari suffisamment longtemps pour connaître ses boutons. Et Minjun s’est appliqué minutieusement à appuyer sur chacun d’entre eux, dans un timing parfait. Sentir sa présence derrière lui réveille quelque chose au creux de son estomac. C’est vrai. Il est en colère. Et il y a un fourmillement sous sa peau, qui lui indique à quel point il serait facile de se retourner et de lui décocher une droite, pour la veille. Mais ce n’est pas le plan. Ce n’est pas ce qu’il veut. Ce qu’il veut vient plus rapidement qu’il ne l’aurait cru. Cover yourself. Le sifflement est bas, et le souffle qu’il sent sur sa nuque suffisant pour lui indiquer la proximité de l’autre homme. Good. You're degrading the uniform. Il y a un ricanement intérieur qu’il n’exprime pas. Le poisson est ferré. On pourrait quasiment dire que c’était trop simple. En réalité, ça ne l’est pas tant que ça. Mais pour l’instant, il se concentre sur la satisfaction de savoir que son stratagème a parfaitement rempli son office. Et le goût de la victoire serait suffisant, du moins dans l’immédiat. Aussi prend-il son temps pour jeter un regard dédaigneux par-dessus son épaule : Sorry, you said something ? Ses yeux l’analysent rapidement, des pieds à la tête. Et la gorge découverte du Peacekeeper n’aborde pas la moindre marque. Et il le connaît suffisamment pour se douter que la tension dans son corps, à son paroxysme, indique que rien de charnel ne s’est produit la veille. Un point de plus pour lui. Unless I missed the part where you apologized, we’re not talking.

Le venin coule facilement de ses lèvres, dans un style impertinent qu’il maîtrise à merveille. Une épaule est levée alors qu’il regarde de nouveau devant lui, glissant : Funny, I never heard you complain about my way of wearing the uniform before. Et pourtant, ce n’est pas la première fois que de telles marques marbrent sa peau sans qu’il ne s’en cache. Sans doute est-ce lié au fait que, la majorité du temps, c’est Hikari qui appose sa propre version de sa carte du ciel sur sa gorge. Son index vient effleurer la chair meurtrie, traçant une longue et lente ligne au milieu de la galaxie avant de se stopper. But you are right, I am not wearing the uniform properly. Et sa main remonte pour se défaire prestement du couvre-chef bordeaux, avant de le fourrer négligemment dans sa poche. Retourner chercher les bonnets lui a coûté, mais il préfèrera se faire couper en morceaux que de l’avouer. Here. Satisfied ? C’est toujours à son dos qu’Hikari parlera, alors que ses doigts viennent remettre du volume dans sa tignasse, ébouriffant ses mèches nouvellement décolorées. Une lubie dont ils avaient parlé tous les deux, il n’y a pas si longtemps. Qui avaient mené à une farandole de questions sur à quel point il serait irrésistible, une fois blond. Et si le reflet du miroir a raconté à Minjun tout ce qu’il avait envie d’entendre, il ne serait pas contre une autre forme de confirmation, spécialement si elle lui faisait gagner la guerre.

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